Troisième Épisode : LAmour
Ce matin je stresse, cest le grand jour, ma fille Lola va passer le bac, je lui ai promis de laccompagner à la salle dexamen. Je crois que je suis plus anxieuse quelle, à moins quelle le montre moins. Déjà le bac
Lola, un diminutif quelle a adopté en quatrième, elle naimait pas le prénom que nous avions choisi à sa naissance Louise, alors va pour Lola.
Nous avons été plus original pour notre fils, Nicolas, il ny en avait que 3 ou 4 dans toutes ses classes. Cest nous qui avons abrégé en Nico, encore une preuve de notre originalité.
Pierre a aidé Lola pour ces révisions, moi je ne men sentais pas capable, lui que ne ferait-il pas pour sa fille, sa princesse.
Depuis notre séparation, aucune ombre au tableau, nous avons élevé nos s Lola et Nico, la moitié du temps chacun
ils nen ont pas trop souffert. Enfin je lespère.
Dans la voiture vers le centre dexamen, je reçois un texto que je lis en arrivant. Pierre me signale que Nico est à lhôpital, il a eu un accident, il a été renversé alors quil se rendait au collège avec le scooter que nous lui avons acheté à Noël. Que sest-il passé ? Il a toujours été prudent. Le message de Pierre se veut rassurant, tout va bien.
Fébrile, je le rappelle
Occupé
Je laisse un message sur son répondeur « Que sest-il passé ? Rappelle-moi vite ».
---o O o---
Je tremble en entrant dans cet univers blanc qui ma toujours effrayé. Assis dans la salle dattente, Pierre se lève et me prend dans ses bras :
« - Rassure-toi, tout va bien, plus de peur que de mal, il est en observation. Jattends le toubib.
Sur le banc, assis lun à côté de lautre nous attendons le verdict, voyant les blouses blanches passer et repasser devant nous.
Elles me rappellent les robes noires qui passaient devant nous au Palais de Justice
il y a combien dannées déjà ?
Jai foutu ma vie en lair, comme une conne.
En arrivant chez mes parents, je me suis enfermée dans ma chambre, sans dîner, je ne pouvais pas supporter leurs regards. Je me suis retrouvée dans ma chambre de jeune fille, les s dormant dans la chambre damis. Je prenais enfin conscience de ce que cela voulait dire, je ne vivrais plus avec Pierre, mon seul et unique amour.
Dans mon lit, je repensais à cette dernière soirée, hier avec lui. Il ma aimé comme si
jaurais voulu que la nuit ne finisse jamais.
En pensant à Pierre, à ses mains, à son sexe, je frémis, mon corps le réclame
mais, ce sont mes mains qui caressent mes seins, mes doigts qui pincent mes tétons.
Je ferme les yeux, ma main descend, joue avec les poils du pubis, caresse mon clito, jécarte les cuisses, le réflexe de la femme qui espère son homme,
seuls mes doigts caressent mes lèvres, senfoncent en moi, le plaisir me gagne, dans le noir je ferme les yeux, mes cuisses se referment sur ma main toujours active
cest le sexe de Pierre qui est en moi
Pierre, jétouffe un cri de jouissance
Reprenant mon souffle, je pense à Julien, il avait lair perdu le pauvre sur cette aire dautoroute, à côté de la carcasse de sa moto. Je me souviens du dernier jour avec lui. Après ce petit dîner en amoureux, jai cédé dans la piscine quand il ma prise dans ses bras, javais envie quil membrasse, quil me caresse. Il était doux, attentionné, plus du tout cet être mécanique qui obéissait à Solange. Quand il ma pénétrée, jai fermé les yeux, je me croyais dans les bras de Pierre. A ce moment-là je laimais, je nai pas voulu le quitter, cest moi qui ai voulu nous étendre sur ce transat où nous nous sommes endormis. Jétais heureuse,
Quelle folie ! Javais oublié Pierre.
Pourquoi repenser à Julien en ce moment, alors que jattends de savoir si mon fils
Et ce coup de téléphone, enfin ce message que julien a laissé, il y a bientôt deux ans.
Un homme en blanc me tire de ma rêverie, Pierre et moi nous nous levons dun bond :
« - Alors ?
« - Votre fils va bien, rien de cassé, nous le gardons 24 heures en observation, il pourra sortir demain.
Sans réfléchir, sous le coup de lémotion, je saute au cou de Pierre, et marrête dans mon élan, jallais lembrasser.
Il me sourit. Je suis confuse, je ne voudrais pas quil se fasse des illusions, cette fois il va falloir que je lui parle.
---o O o---
Après le jugement, je vais de surprise en surprise. Pierre me laisse lappartement, il préfère tirer un trait sur notre passé. Solution de facilité, je ne me pose pas de question, très vite je minstalle chez nous. Pierre est parti, il emménage dans un appartement quil a acheté le mois dernier, je ne le savais même pas.
Il faut que je morganise, le boulot, la maison, les s. Ils ne sont avec moi quune semaine sur deux, mais ça aussi il faut le gérer. Comme toujours Pierre soccupe de tout, il vient les chercher chez moi, il les ramène, jamais en défaut. Et sils ont une heure de retard, il sexcuse.
Tout serait parfait, si le soir je ne me sentais pas si seule, sans une épaule pour mappuyer en regardant la télévision, sans personne dans mon lit avant de mendormir.
Mon corps a des besoins, je suis encore jeune. Je me caresse souvent sous la douche, dans mon lit, parfois en voiture, au cinéma, ou devant la télévision. Jai acheté des sex-toys, enfin un god, je nai pas osé pousser la porte dune boutique, par la poste cétait plus discret. Si jai éprouvé du plaisir, si jai joui, un god ne remplacera jamais la tendresse de Pierre ou celle de Julien, ni la brutalité de Vincent.
Je me demande souvent ce que sont devenus Solange et Vincent ? Pierre y a été un peu fort, mais il devait vraiment maimer pour faire ce quil a fait.
Jai bien aperçu Solange quelquefois dans le quartier, pour ne pas lui parler je changeais de trottoir, je crois quelle aussi essayait de méviter. Enfin, il y a longtemps que je ne la vois plus.
Continuent-ils leur soirée malsaine, avec dautres victimes ? Pourquoi victime ? Je nai jamais été une victime, je savais ce que je faisais, jétais daccord, daccord sur tout. Tout me plaisait.
Jai du mal à me lavouer, mais jai aimé les caresses de Solange, la violence de Vincent, Julien qui me baisait sur ordre. Par-dessus tout, jai aimé le regard de ces hommes, jai aimé me faire baiser par des inconnus.
Pierre a toujours été respectueux du moindre de mes désirs, de la moindre de mes craintes, trop gentil. Javais besoin dêtre un peu bousculée, jai été servie.
Pourtant, Pierre nest pas coincé, il est même très entreprenant, cest moi qui le freinais. Lui aurait bien aimé me sodomiser, ce nest pas faute de me lavoir suggéré, cest moi qui nai jamais voulu, je trouvais ça sale, dégradant, avec Vincent et Julien cest justement ça qui ma plu, allez savoir pourquoi.
Quand on sest connus, Pierre était même plutôt coquin. Sur la plage, il ne détestait pas que je sois seins nus, la déformation de son maillot en était la preuve, ou quand nous sommes allés sur cette plage naturiste, il avait bien remarqué le défilé des voyeurs.
Et la fois où il ma entraîné dans les dunes, soi-disant à labri des regards, nous étions jeunes, pas le temps de rentrer à lhôtel.
Jaurais dû lui faire partager mes envies, il maurait compris. Pas comme cette soirée bien sûr, mais on aurait peut-être pu aller dans un club libertin. Cette seule idée de Pierre dans un club me fait sourire.
Après tout pourquoi pas, jy suis bien allée toute seule.
Une fois passée dans le vestiaire, nue sous le petit paréo que mavait confié une hôtesse à lentrée, je découvrais lantre de la luxure. Un peu tendue, je me suis vite habituée à la pénombre, et aux regards des hommes que je croisais. Prenant de lassurance, jai ouvert mon paréo, jétais venue pour ça, exhibant mes seins et ma toison brune que javais pris soin de tailler pour la circonstance. Pas très à laise, je parcourais nue les couloirs à la découverte des salons particuliers que jimaginais abriter des amours interdites. Beaucoup de mains baladeuses, jusque sous la douche.
Cétait glauque, mais cest ce qui me plaisait. Jétais excitée en entrant dans le sauna, tous ces hommes nus, tous ces yeux braqués sur moi, jai senti des picotements dans mon ventre, que cétait bon. En fermant les yeux, les paroles de Solange ont résonné dans ma tête « Messieurs, elle est à vous ». Mais quand un homme est venu se planter devant moi la bite raide, attendant que je me décide
« Allez-y »
jai pris peur, je suis sorti, ou plutôt jai fui. Dehors, le rouge aux joues, je me suis jurée que plus jamais
Pierre navait pas raison, je ne suis pas accro, je ne veux pas être accro.
Les bonnes résolutions nont quun temps, le corps a ses raisons et les soirées sont longues
Un soir, me sentant un peu plus seule que dhabitude, je suis sorti marcher au hasard. Jai poussé la porte dun bar, les quelques hommes présents ont tourné la tête, une femme seule, cest rare à cette heure avancée de la nuit.
Plus téméraire que les autres, il est venu sasseoir en face de moi, ma offert un verre que jai accepté, il parlait beaucoup de tout, de lui, il me posait des questions en me tenant la main. Jétais bien, je parlais enfin à quelquun. Il ma embrassé, je lui ai rendu son baiser.
Nous nous sommes promenés, il me tenait par les épaules, membrassait, me caressait les seins ou les fesses à la moindre occasion, au moindre coin sombre. Il était tard, il ma proposée daller chez lui, mon corps en avait envie, terriblement envie, mais pas moi.
Sur un dernier baiser, je lai planté sur le trottoir et suis rentrée chez moi. Pas très fière de ma soirée.
Avec Internet, il y a dautres moyens de trouver lâme sur.
Jai commencé par minscrire à des séances de speed-dating. Pas vraiment concluant, trop rapide pour moi, je ne savais jamais quoi dire. Et les hommes étaient soit trop timides, incapables daligner trois mots, soit trop sûrs deux, espérant me mettre dans leur lit le soir même.
Jai vite abandonné.
Je me suis alors inscrit sur un site de rencontres, cest plus discret, il est possible de faire le tri. Ma photo me mettait en valeur, beaucoup de contacts, mais peu délus. Jai tout de même fait quelques rencontres, la plupart du temps décevantes. Là encore il y a ceux qui vont droit au but, une soirée et au lit, souvent des hommes mariés qui ont enlevé leur alliance, et tous ceux qui mentent principalement sur leur âge ou leur situation, croient-ils vraiment faire illusion ?
Un peu découragée, je suis enfin tombée sur la perle rare, un homme gentil qui avait la même démarche que moi, ne pas vieillir seul, un peu timide, plutôt réservé, déboussolé par les femmes daujourdhui trop sûres delles.
On sest vus au restaurant, au café plusieurs fois, nous sommes allés visiter une exposition. Un soir, en sortant du cinéma, cest moi qui lui ai proposé de boire un verre chez lui, je nen suis reparti que le lendemain matin. Il savait quoi faire de ses mains, jai joui dès la première fois. Je ne regrettais rien, il était parfait. Certes, ce nétait pas le grand amour, mais au moins lui ne me décevrait pas.
Il est venu à la maison, surtout les semaines où je navais pas les s, puis il a bien fallu que je les lui présente. Il est resté un week-end avec nous, il nest pas reparti. Les s lont adopté. Le soir, il jouait avec eux, il les aidait à faire leurs devoirs, un papa poule qui signore.
Javais trouvé lhomme idéal qui pouvait remplacer Pierre, lhomme avec qui je pourrais passer le reste de ma vie.
Mais leuphorie des premiers jours sest vite estompée. Rapidement, je lai trouvé fade sans beaucoup doriginalité que ce soit dans notre vie ou dans notre lit. Je me suis lassée. Ne voulant pas lui faire de peine, je lui ai parlé un soir dans notre lit, après avoir joui. Il a compris, deux jours après nous nous disions adieu
Nous nous sommes quittés sans regret, sans un mot plus haut que lautre.
Toujours partagée entre mon travail, la maison et les s, la vie a continué. Les s ont grandi, jai pris du galon dans mon entreprise, jai pu embaucher une femme de ménage pour maider, mais je suis toujours aussi seule la nuit dans ce grand lit.
Jétais certaine que je vieillirais sans personne à mes côtés
---o O-o-O o---
PIERRE
Ça y est, le juge a prononcé le divorce, nous avons signé tous les deux. Une nouvelle vie commence, je lai voulu, je naurais jamais pu reprendre la vie commune avec Muriel.
Muriel repart avec ses parents, elle va loger chez eux avec les s.
Je rentre seul chez nous, juste pour quelques jours Je laisse notre appartement à Muriel, je ne veux pas y rester, il contient trop de souvenirs. Jai tout prévu, jai acheté un autre appartement dans le quartier afin que les s naient pas de problème pour lécole, ils auront chacun leur chambre.
Le soir, je me traîne, même pas la force dallumer la télé. Jai lidée de fouiller dans lordinateur de Vincent.
Très vite, je me désintéresse des dossiers, des fichiers. Cétait lordinateur professionnel de Vincent, il servait aussi à Solange pour gérer son association. En plus de leurs album photos et de leurs vidéos, perdre tous leurs documents, jimagine quils ont dû me maudire.
Seules les photos et les vidéos retiennent mon attention.
Pour une fois, Vincent a été méticuleux, tout est classé, par genre, par date : leur mariage, la naissance des s, les grands événements familiaux, leurs voyages aux quatre coins du monde, et les souvenirs de Solange jeune, quelques photos avec Muriel au Lysée, à la fac, avec des copains, celles-là jen fais une copie je les garde.
Jarrive à leur collection privée, des photos de Solange nue avant leur mariage, quelques vidéos personnelles, je passe vite, les voir baiser me lasse.
Enfin plus intéressant, Solange avec dautres hommes, des femmes, Vincent semble aimé filmer sa femme qui senvoie en lair. Je remarque sur le bras dune jeune femme, le même tatouage que celui de Muriel et de Julien.
Enfin les films de Muriel avec Solange, de Muriel avec Vincent, il y en a plus dune vingtaine.
Je suis surpris de la voir avec Solange, en 69, sexe contre sexe
je ne pensais pas que Muriel aimait les femmes. Mon ventre se noue en la voyant sucer Vincent, la voir se faire pénétrer, la voir jouir.
Les dates données par le système maident à retrouver la chronologie, la première au mois de juin, un peu avant nos vacances, elle est nue avec Solange. Je me sens bander en voyant Muriel lécher la chatte de Solange, cest beau
Une autre avec Vincent, elle le suce, jette un regard vers la caméra, jai limpression quelle me regarde. Solange doit filmer, de temps à autre, je vois sa main libre qui caresse Muriel. Quel couple, des libertins, je nen avais jamais rencontré. Muriel a dû être surprise.
Là, cest Solange qui allonge le bras, saisie la queue de son mari et la guide vers ma femme. Jambes largement écartées elle attend dêtre pénétrée, elle jouit en criant, sous les coups de son amant et les baisers de sa maîtresse.
Là, Muriel est debout, nue, face à la caméra qui se rapproche. Gros plan sur son visage, sa poitrine, elle fixe lobjectif, elle me regarde. Ses mains se posent sur ses seins. Elle se caresse, excite ses tétons, ses yeux brillent, elle se pince les lèvres, on devine le plaisir monter en elle. Pour qui se caresse-telle ? Pas pour moi, je ne suis quun voyeur. Qui est derrière la caméra ? Qui la regarde ? Solange, Vincent, plusieurs hommes ?
Un orgasme la secoue. Dieu quelle est belle quand elle jouit.
Je ne trouve quune seule vidéo avec Julien, sur ce point elle ne ma pas menti. Tour à tour avec Vincent et avec Solange, Julien embrasse Muriel, lui caresse les seins, lui lèche la chatte. Je remarque de suite son tatouage, il était déjà leur soumis. Il na pas menti non plus. Muriel obéis aux ordres, écarte les cuisses au bon moment, Julien la baisse suivant Solange à la lettre, tandis que Vincent se fait sucer la queue.
Le film continue, Solange lèche Muriel entre les fesses, lui enfonce un doigt, manifestement elle la prépare, Muriel semble réceptive, ces caresses lui plaisent mais quand Julien présente son gland à lentrée de sa grotte de derrière, Muriel refuse, je lentends clairement « non pas comme ça, je naime pas, jai toujours refusé à Pierre », et sans hésiter elle prend Julien dans sa bouche, le suce avec vigueur et avale son foutre.
Je suis écuré, mais excité. Jhésite à me branler. Non, ce serait encore plus dégradant.
Je regarde la liste des fichiers, cest bien le seul avec Julien avant les vacances, elle a dû seulement le revoir, comme elle me la dit.
Je ne peux pas supporter de revoir le film de la soirée. La cape tombe, Muriel est nue devant ces hommes, elle est belle le sexe rasé, lisse. Cen est trop, je coupe, impossible de la regarder à nouveau sucer ces mecs, avant de se faire enculer par Julien.
Dernière vidéo de la liste, au bord de la piscine, ils sont nus tous les quatre. Ils doivent filmer à tour de rôle. Muriel passe de lun à lautre, les embrasse, je ne compte plus ses orgasmes. Solange jambes écartées reçoit lhommage de Muriel tandis que son mari la sodomise
Elle se retourne, Julien lui lève les jambes pour senfoncer dans sa chatte. Technique du gros plan, rien nest caché.
Jai rangé lordi au fond dun placard, voulant oublier ces images infâmes.
---o O o---
Les années ont passé, une association a hérité dun bel ordinateur, je ne voulais rien garder, bien sûr avant javais pris soin de tout nettoyer et de reformater le disque dur, jamais trop prudent. Il ne restait aucun fichier, aucune trace de toute cette débauche. Vincent et Solange ne le savent pas, ils ne le sauront jamais, mon chantage et mes menaces tiennent toujours.
Les s ont grandi. Lola est maintenant en terminale, Nico termine le collège.
Il a fallu ce fichu accident le jour du bac
Muriel et moi, nous passons ensemble à lhôpital chercher Nico, la nuit a été paisible, tout va bien.
Tandis que je discute avec Lola des épreuves de la journée, que Nico raconte son accident, Muriel prépare le repas
comme avant. Pour fêter le rétablissement de Nico, je sers lapéritif
en attendant de déboucher le champagne pour fêter la réussite de Lola.
Après dîner, les s regagnent leur chambre, Nico est fatigué, Lola doit être en forme demain, dernier jour des épreuves.
Assis, nous discutons avec Muriel de tout et de rien. Sans nous en rendre compte nous revenons à cette soirée avec Julien, au choc quand je les ai trouvés endormis dans les bras lun de lautre. Elle a de la tendresse pour Julien, comme elle victime de Solange et de Vincent. Il la soutenue, persuadée de tout arrêter, mais trop tard. A force de confidence, ils sétaient aimés une dernière fois, une première fois. Je ne lui en veux plus.
Elle sait que je vis seul, que je nai jamais pu la remplacer. Je lui parle de ce monsieur qui venait chez elle, elle sourit un peu gênée :
« - Les s tont dit.
« - Oui, cest normal de vouloir refaire ta vie. Où en es-tu ?
« - Lucien était gentil, les s lavaient adopté, mais je ne me voyais pas finir ma vie avec lui. Il a compris, il est parti.
« - Et depuis ?
Elle se trouble :
« - Ben
Tu mas pardonné ?
« - Je ny pense plus, à quoi bon. On est passé à autre chose chacun de notre côté.
« - Cest important pour moi de savoir, même si cela ne sert plus à rien. Tu men veux encore ?
« - Davoir détruit notre famille, oui je ten veux. Nous étions heureux.
« - Tu sais, cela navait rien à voir avec toi, je tai toujours aimé. Je men suis voulu de tavoir fait de la peine, jai beaucoup regretté notre séparation.
« - Tu mas tellement déçu, tu étais la femme parfaite, lépouse parfaite.
« - Je ne suis pas parfaite, je ne suis quune femme, avec ses défauts, avec ses envies.
Songeuse :
« - Quand tu mas quitté, tu ne maimais plus ?
« - Si je ne te tavais pas aimé comme je taimais, je naurais pas autant souffert.
« - Et maintenant ?
« -
Cest du passé.
Elle se tait, jai cru quelle allait me dire quelque chose
mais non, elle ne dit rien, peut-être ny a-t-il rien à dire.
Il est tard, je lui propose de rester dormir, elle rentrera demain chez nous, enfin chez elle.
Les deux chambres sont occupées par nos s, je lui laisse ma chambre, je dormirais sur le canapé dans le salon. Elle est gênée, mais accepte.
« - Tu trouveras un t-shirt dans larmoire, pour la nuit.
« - Merci Pierre.
Elle me fait la bise, je la garde trop longtemps dans les bras.
Tandis que je minstalle sur le canapé, la porte de notre chambre se referme. Muriel ma-t-elle dit toute la vérité sur sa vie, javais limpression quelle nosait pas me parler
La porte souvre, Muriel entre dans le salon sur la pointe des pieds, cela me rappelle notre dernière nuit. A-telle oublié quelque chose ?
Je nai pas le temps de le lui demander. Elle me prend par la main, et sans un mot me force à me lever :
- Eh ! Quest-ce que
?
- Chuuut ! Viens.
Je la suis, et me retrouve sur mon lit.
La pénombre nous enveloppe, Muriel enlève son t-shirt, elle est nue. Jenlève le mien, elle baisse mon caleçon.
Comme dans un rêve, je la serre dans mes bras, elle ne bouge pas, moi non plus, pas un geste qui pourrait rompre le charme. Nos lèvres se retrouvent, nous nous embrassons. Je nose pas la caresser, elle non plus, ses mains derrière mon dos memprisonnent.
La mémoire du corps, rien nest oublié. Nos corps se reconnaissent, ils se caressent, ses seins, son ventre, son pubis, ses cuisses. Elle doit bien sentir mon membre pressé contre son ventre. Je devine ses jambes qui sécartent, sans un geste, les lèvres soudées, je la pénètre, lentement. Je jouis en elle, des jets puissants déclenchent un orgasme, petit cri au creux de mon oreille.
Elle me tient toujours serrée contre elle. Dhabitude, quand nous étions mariés, après lamour, elle fonçait dans la salle de bain, parfois je la rejoignais sous la douche. Cette fois elle ne bouge pas, moi non plus.
Blottis lun contre lautre, le sommeil nous gagne. Avant de mendormir, je murmure « je taime », ma-t-elle entendu ?
---o O o---
Je suis un lève-tôt. Muriel dort encore, comme tous les jours je prépare le petit déjeuner.
Lola est la première à me rejoindre, cest le dernier jour du bac, je lui propose de laccompagner, mais un copain doit passer la chercher, je reste discret. Son frère arrive, à moitié endormi, en traînant les pieds. Nous parlons peu, je fais des tartines quil engouffre comme sil navait pas mangé depuis une semaine.
Revêtue de mon peignoir, les cheveux hirsutes, leur mère entre sans se rendre compte de la tête de ses s, un seul cri :
« - Maman.
Et me regardant :
« - Papa.
Muriel se rend compte de la situation, elle vient près de moi et dépose un baiser sur mes lèvres sous les yeux incrédules de Lola et de Nico. Je passe ma main autour de sa taille, et les regarde en souriant. Se remettant de leur surprise, ils nous sourient heureux, ils ont compris.
Son copain attend devant la porte, Lola se sauve « on croise les doigts ma chérie ». Nico, jamais pressé, traîne encore avant de partir au collège.
Dans la chambre, Muriel ne se gêne pas, nue elle va dans la salle de bain. Mes yeux sont attirés par son bras, la cicatrice est presque invisible. Elle suit mon regard :
« - Tu vois, le passé est effacé.
Dix minutes de voiture, je ramène Muriel chez elle. En nous quittant, elle me lance :
« - Tu raccompagnes les s demain soir, vers quelle heure ?
« - Non.
Étonnées :
« - Comment ça, tu les gardes encore cette semaine ?
.
« - Non. Prépare une valise, je viens te chercher ce soir.
Elle me fixe, semble ne pas croire ce quelle vient dentendre. Mon sourire confirme
Elle me saute au cou, nous nous embrassons, un long baiser
Et alors que coulent les larmes de joie de Muriel le long de ma joue, les paroles de mon père me reviennent en mémoire :
« Il ne faut jamais dire jamais ».
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