Troisième Épisode : L’Amour

Ce matin je stresse, c’est le grand jour, ma fille Lola va passer le bac, je lui ai promis de l’accompagner à la salle d’examen. Je crois que je suis plus anxieuse qu’elle, à moins qu’elle le montre moins. Déjà le bac…

Lola, un diminutif qu’elle a adopté en quatrième, elle n’aimait pas le prénom que nous avions choisi à sa naissance Louise, alors va pour Lola.
Nous avons été plus original pour notre fils, Nicolas, il n’y en avait que 3 ou 4 dans toutes ses classes. C’est nous qui avons abrégé en Nico, encore une preuve de notre originalité.

Pierre a aidé Lola pour ces révisions, moi je ne m’en sentais pas capable, lui que ne ferait-il pas pour sa fille, sa princesse.
Depuis notre séparation, aucune ombre au tableau, nous avons élevé nos s Lola et Nico, la moitié du temps chacun…ils n’en ont pas trop souffert. Enfin je l’espère.

Dans la voiture vers le centre d’examen, je reçois un texto que je lis en arrivant. Pierre me signale que Nico est à l’hôpital, il a eu un accident, il a été renversé alors qu’il se rendait au collège avec le scooter que nous lui avons acheté à Noël. Que s’est-il passé ? Il a toujours été prudent. Le message de Pierre se veut rassurant, tout va bien.

Fébrile, je le rappelle… Occupé…Je laisse un message sur son répondeur « Que s’est-il passé ? Rappelle-moi vite ».

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Je tremble en entrant dans cet univers blanc qui m’a toujours effrayé. Assis dans la salle d’attente, Pierre se lève et me prend dans ses bras :
« - Rassure-toi, tout va bien, plus de peur que de mal, il est en observation. J’attends le toubib.

Sur le banc, assis l’un à côté de l’autre nous attendons le verdict, voyant les blouses blanches passer et repasser devant nous.
Elles me rappellent les robes noires qui passaient devant nous au Palais de Justice… il y a combien d’années déjà ?

J’ai foutu ma vie en l’air, comme une conne.

En sortant du tribunal, je ne savais pas ce que j’allais faire. J’avais eu tellement peur que Pierre m’enlève mes s, il a été parfait, comment ai-je pu le tromper comme je l’ai fait. Je mérite ce qui m’arrive.

En arrivant chez mes parents, je me suis enfermée dans ma chambre, sans dîner, je ne pouvais pas supporter leurs regards. Je me suis retrouvée dans ma chambre de jeune fille, les s dormant dans la chambre d’amis. Je prenais enfin conscience de ce que cela voulait dire, je ne vivrais plus avec Pierre, mon seul et unique amour.

Dans mon lit, je repensais à cette dernière soirée, hier avec lui. Il m’a aimé comme si… j’aurais voulu que la nuit ne finisse jamais.

En pensant à Pierre, à ses mains, à son sexe, je frémis, mon corps le réclame… mais, ce sont mes mains qui caressent mes seins, mes doigts qui pincent mes tétons.
Je ferme les yeux, ma main descend, joue avec les poils du pubis, caresse mon clito, j’écarte les cuisses, le réflexe de la femme qui espère son homme, … seuls mes doigts caressent mes lèvres, s’enfoncent en moi, le plaisir me gagne, dans le noir je ferme les yeux, mes cuisses se referment sur ma main toujours active… c’est le sexe de Pierre qui est en moi… Pierre, j’étouffe un cri de jouissance…

Reprenant mon souffle, je pense à Julien, il avait l’air perdu le pauvre sur cette aire d’autoroute, à côté de la carcasse de sa moto. Je me souviens du dernier jour avec lui. Après ce petit dîner en amoureux, j’ai cédé dans la piscine quand il m’a prise dans ses bras, j’avais envie qu’il m’embrasse, qu’il me caresse. Il était doux, attentionné, plus du tout cet être mécanique qui obéissait à Solange. Quand il m’a pénétrée, j’ai fermé les yeux, je me croyais dans les bras de Pierre. A ce moment-là je l’aimais, je n’ai pas voulu le quitter, c’est moi qui ai voulu nous étendre sur ce transat où nous nous sommes endormis. J’étais heureuse, … Quelle folie ! J’avais oublié Pierre.

Pourquoi repenser à Julien en ce moment, alors que j’attends de savoir si mon fils … Et ce coup de téléphone, enfin ce message que julien a laissé, il y a bientôt deux ans.
Il me disait avoir croisé Pierre lors d’une soirée, qu’il aimerait bien me revoir. J’ai longuement hésité, devais-je le rappeler ? Au bout d’une semaine ma décision était prise, Julien n’était pas responsable, je serais heureuse de savoir ce qu’il est devenu, de le revoir…

Un homme en blanc me tire de ma rêverie, Pierre et moi nous nous levons d’un bond :
« - Alors ?
« - Votre fils va bien, rien de cassé, nous le gardons 24 heures en observation, il pourra sortir demain.

Sans réfléchir, sous le coup de l’émotion, je saute au cou de Pierre, et m’arrête dans mon élan, j’allais l’embrasser.
Il me sourit. Je suis confuse, je ne voudrais pas qu’il se fasse des illusions, cette fois il va falloir que je lui parle.

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Après le jugement, je vais de surprise en surprise. Pierre me laisse l’appartement, il préfère tirer un trait sur notre passé. Solution de facilité, je ne me pose pas de question, très vite je m’installe chez nous. Pierre est parti, il emménage dans un appartement qu’il a acheté le mois dernier, je ne le savais même pas.

Il faut que je m’organise, le boulot, la maison, les s. Ils ne sont avec moi qu’une semaine sur deux, mais ça aussi il faut le gérer. Comme toujours Pierre s’occupe de tout, il vient les chercher chez moi, il les ramène, jamais en défaut. Et s’ils ont une heure de retard, il s’excuse.

Tout serait parfait, si le soir je ne me sentais pas si seule, sans une épaule pour m’appuyer en regardant la télévision, sans personne dans mon lit avant de m’endormir.

Mon corps a des besoins, je suis encore jeune. Je me caresse souvent sous la douche, dans mon lit, parfois en voiture, au cinéma, ou devant la télévision. J’ai acheté des sex-toys, enfin un god, je n’ai pas osé pousser la porte d’une boutique, par la poste c’était plus discret. Si j’ai éprouvé du plaisir, si j’ai joui, un god ne remplacera jamais la tendresse de Pierre ou celle de Julien, ni la brutalité de Vincent.


Je me demande souvent ce que sont devenus Solange et Vincent ? Pierre y a été un peu fort, mais il devait vraiment m’aimer pour faire ce qu’il a fait.
J’ai bien aperçu Solange quelquefois dans le quartier, pour ne pas lui parler je changeais de trottoir, je crois qu’elle aussi essayait de m’éviter. Enfin, il y a longtemps que je ne la vois plus.
Continuent-ils leur soirée malsaine, avec d’autres victimes ? Pourquoi victime ? Je n’ai jamais été une victime, je savais ce que je faisais, j’étais d’accord, d’accord sur tout. Tout me plaisait.

J’ai du mal à me l’avouer, mais j’ai aimé les caresses de Solange, la violence de Vincent, Julien qui me baisait sur ordre. Par-dessus tout, j’ai aimé le regard de ces hommes, j’ai aimé me faire baiser par des inconnus.
Pierre a toujours été respectueux du moindre de mes désirs, de la moindre de mes craintes, trop gentil. J’avais besoin d’être un peu bousculée, j’ai été servie.

Pourtant, Pierre n’est pas coincé, il est même très entreprenant, c’est moi qui le freinais. Lui aurait bien aimé me sodomiser, ce n’est pas faute de me l’avoir suggéré, c’est moi qui n’ai jamais voulu, je trouvais ça sale, dégradant, avec Vincent et Julien c’est justement ça qui m’a plu, allez savoir pourquoi.

Quand on s’est connus, Pierre était même plutôt coquin. Sur la plage, il ne détestait pas que je sois seins nus, la déformation de son maillot en était la preuve, ou quand nous sommes allés sur cette plage naturiste, il avait bien remarqué le défilé des voyeurs.
Et la fois où il m’a entraîné dans les dunes, soi-disant à l’abri des regards, nous étions jeunes, pas le temps de rentrer à l’hôtel.

J’aurais dû lui faire partager mes envies, il m’aurait compris. Pas comme cette soirée bien sûr, mais on aurait peut-être pu aller dans un club libertin. Cette seule idée de Pierre dans un club me fait sourire.

Après tout pourquoi pas, j’y suis bien allée toute seule.
L’année dernière, en déplacement pour mon travail, j’avais remarqué pas très loin de mon hôtel, un club privé, un sauna mixte. J’en avais bien sûr entendu parler, sans jamais avoir franchi la porte d’un tel établissement. En tout discrétion, j’espérais trouver des hommes pour m’exhiber, prêts à me baiser sans poser de questions, que je pourrais sucer pour mon seul plaisir. Pierre me l’avait dit en me montrant la vidéo de la soirée « tu es accro, tu ne pourras jamais plus t’en passer », Il avait raison.

Une fois passée dans le vestiaire, nue sous le petit paréo que m’avait confié une hôtesse à l’entrée, je découvrais l’antre de la luxure. Un peu tendue, je me suis vite habituée à la pénombre, et aux regards des hommes que je croisais. Prenant de l’assurance, j’ai ouvert mon paréo, j’étais venue pour ça, exhibant mes seins et ma toison brune que j’avais pris soin de tailler pour la circonstance. Pas très à l’aise, je parcourais nue les couloirs à la découverte des salons particuliers que j’imaginais abriter des amours interdites. Beaucoup de mains baladeuses, jusque sous la douche.

C’était glauque, mais c’est ce qui me plaisait. J’étais excitée en entrant dans le sauna, tous ces hommes nus, tous ces yeux braqués sur moi, j’ai senti des picotements dans mon ventre, que c’était bon. En fermant les yeux, les paroles de Solange ont résonné dans ma tête « Messieurs, elle est à vous ». Mais quand un homme est venu se planter devant moi la bite raide, attendant que je me décide… « Allez-y » … j’ai pris peur, je suis sorti, ou plutôt j’ai fui. Dehors, le rouge aux joues, je me suis jurée que plus jamais… Pierre n’avait pas raison, je ne suis pas accro, je ne veux pas être accro.

Les bonnes résolutions n’ont qu’un temps, le corps a ses raisons et les soirées sont longues…
Un soir, me sentant un peu plus seule que d’habitude, je suis sorti marcher au hasard. J’ai poussé la porte d’un bar, les quelques hommes présents ont tourné la tête, une femme seule, c’est rare à cette heure avancée de la nuit.

Plus téméraire que les autres, il est venu s’asseoir en face de moi, m’a offert un verre que j’ai accepté, il parlait beaucoup de tout, de lui, il me posait des questions en me tenant la main. J’étais bien, je parlais enfin à quelqu’un. Il m’a embrassé, je lui ai rendu son baiser.
Nous nous sommes promenés, il me tenait par les épaules, m’embrassait, me caressait les seins ou les fesses à la moindre occasion, au moindre coin sombre. Il était tard, il m’a proposée d’aller chez lui, mon corps en avait envie, terriblement envie, mais pas moi.
Sur un dernier baiser, je l’ai planté sur le trottoir et suis rentrée chez moi. Pas très fière de ma soirée.

Avec Internet, il y a d’autres moyens de trouver l’âme sœur.
J’ai commencé par m’inscrire à des séances de speed-dating. Pas vraiment concluant, trop rapide pour moi, je ne savais jamais quoi dire. Et les hommes étaient soit trop timides, incapables d’aligner trois mots, soit trop sûrs d’eux, espérant me mettre dans leur lit le soir même.
J’ai vite abandonné.

Je me suis alors inscrit sur un site de rencontres, c’est plus discret, il est possible de faire le tri. Ma photo me mettait en valeur, beaucoup de contacts, mais peu d’élus. J’ai tout de même fait quelques rencontres, la plupart du temps décevantes. Là encore il y a ceux qui vont droit au but, une soirée et au lit, souvent des hommes mariés qui ont enlevé leur alliance, et tous ceux qui mentent principalement sur leur âge ou leur situation, croient-ils vraiment faire illusion ?

Un peu découragée, je suis enfin tombée sur la perle rare, un homme gentil qui avait la même démarche que moi, ne pas vieillir seul, un peu timide, plutôt réservé, déboussolé par les femmes d’aujourd’hui trop sûres d’elles.

On s’est vus au restaurant, au café plusieurs fois, nous sommes allés visiter une exposition. Un soir, en sortant du cinéma, c’est moi qui lui ai proposé de boire un verre chez lui, je n’en suis reparti que le lendemain matin. Il savait quoi faire de ses mains, j’ai joui dès la première fois. Je ne regrettais rien, il était parfait. Certes, ce n’était pas le grand amour, mais au moins lui ne me décevrait pas.

Il est venu à la maison, surtout les semaines où je n’avais pas les s, puis il a bien fallu que je les lui présente. Il est resté un week-end avec nous, il n’est pas reparti. Les s l’ont adopté. Le soir, il jouait avec eux, il les aidait à faire leurs devoirs, un papa poule qui s’ignore.

J’avais trouvé l’homme idéal qui pouvait remplacer Pierre, l’homme avec qui je pourrais passer le reste de ma vie.
Mais l’euphorie des premiers jours s’est vite estompée. Rapidement, je l’ai trouvé fade sans beaucoup d’originalité que ce soit dans notre vie ou dans notre lit. Je me suis lassée. Ne voulant pas lui faire de peine, je lui ai parlé un soir dans notre lit, après avoir joui. Il a compris, deux jours après nous nous disions adieu… Nous nous sommes quittés sans regret, sans un mot plus haut que l’autre.

Toujours partagée entre mon travail, la maison et les s, la vie a continué. Les s ont grandi, j’ai pris du galon dans mon entreprise, j’ai pu embaucher une femme de ménage pour m’aider, mais je suis toujours aussi seule la nuit dans ce grand lit.

J’étais certaine que je vieillirais sans personne à mes côtés …

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PIERRE

Ça y est, le juge a prononcé le divorce, nous avons signé tous les deux. Une nouvelle vie commence, je l’ai voulu, je n’aurais jamais pu reprendre la vie commune avec Muriel.

Muriel repart avec ses parents, elle va loger chez eux avec les s.

Je rentre seul chez nous, juste pour quelques jours Je laisse notre appartement à Muriel, je ne veux pas y rester, il contient trop de souvenirs. J’ai tout prévu, j’ai acheté un autre appartement dans le quartier afin que les s n’aient pas de problème pour l’école, ils auront chacun leur chambre.

Le soir, je me traîne, même pas la force d’allumer la télé. J’ai l’idée de fouiller dans l’ordinateur de Vincent.
Très vite, je me désintéresse des dossiers, des fichiers. C’était l’ordinateur professionnel de Vincent, il servait aussi à Solange pour gérer son association. En plus de leurs album photos et de leurs vidéos, perdre tous leurs documents, j’imagine qu’ils ont dû me maudire.

Seules les photos et les vidéos retiennent mon attention.
Pour une fois, Vincent a été méticuleux, tout est classé, par genre, par date : leur mariage, la naissance des s, les grands événements familiaux, leurs voyages aux quatre coins du monde, et les souvenirs de Solange jeune, quelques photos avec Muriel au Lysée, à la fac, avec des copains, celles-là j’en fais une copie je les garde.

J’arrive à leur collection privée, des photos de Solange nue avant leur mariage, quelques vidéos personnelles, je passe vite, les voir baiser me lasse.

Enfin plus intéressant, Solange avec d’autres hommes, des femmes, Vincent semble aimé filmer sa femme qui s’envoie en l’air. Je remarque sur le bras d’une jeune femme, le même tatouage que celui de Muriel et de Julien.

Enfin les films de Muriel avec Solange, de Muriel avec Vincent, il y en a plus d’une vingtaine.
Je suis surpris de la voir avec Solange, en 69, sexe contre sexe…je ne pensais pas que Muriel aimait les femmes. Mon ventre se noue en la voyant sucer Vincent, la voir se faire pénétrer, la voir jouir.

Les dates données par le système m’aident à retrouver la chronologie, la première au mois de juin, un peu avant nos vacances, elle est nue avec Solange. Je me sens bander en voyant Muriel lécher la chatte de Solange, c’est beau…Une autre avec Vincent, elle le suce, jette un regard vers la caméra, j’ai l’impression qu’elle me regarde. Solange doit filmer, de temps à autre, je vois sa main libre qui caresse Muriel. Quel couple, des libertins, je n’en avais jamais rencontré. Muriel a dû être surprise.

Là, c’est Solange qui allonge le bras, saisie la queue de son mari et la guide vers ma femme. Jambes largement écartées elle attend d’être pénétrée, elle jouit en criant, sous les coups de son amant et les baisers de sa maîtresse.

Là, Muriel est debout, nue, face à la caméra qui se rapproche. Gros plan sur son visage, sa poitrine, elle fixe l’objectif, elle me regarde. Ses mains se posent sur ses seins. Elle se caresse, excite ses tétons, ses yeux brillent, elle se pince les lèvres, on devine le plaisir monter en elle. Pour qui se caresse-telle ? Pas pour moi, je ne suis qu’un voyeur. Qui est derrière la caméra ? Qui la regarde ? Solange, Vincent, plusieurs hommes ?
Un orgasme la secoue. Dieu qu’elle est belle quand elle jouit.

Je ne trouve qu’une seule vidéo avec Julien, sur ce point elle ne m’a pas menti. Tour à tour avec Vincent et avec Solange, Julien embrasse Muriel, lui caresse les seins, lui lèche la chatte. Je remarque de suite son tatouage, il était déjà leur soumis. Il n’a pas menti non plus. Muriel obéis aux ordres, écarte les cuisses au bon moment, Julien la baisse suivant Solange à la lettre, tandis que Vincent se fait sucer la queue.

Le film continue, Solange lèche Muriel entre les fesses, lui enfonce un doigt, manifestement elle la prépare, Muriel semble réceptive, ces caresses lui plaisent mais quand Julien présente son gland à l’entrée de sa grotte de derrière, Muriel refuse, je l’entends clairement « non pas comme ça, je n’aime pas, j’ai toujours refusé à Pierre », et sans hésiter elle prend Julien dans sa bouche, le suce avec vigueur et avale son foutre.
Je suis écœuré, mais excité. J’hésite à me branler. Non, ce serait encore plus dégradant.

Je regarde la liste des fichiers, c’est bien le seul avec Julien avant les vacances, elle a dû seulement le revoir, comme elle me l’a dit.
Je ne peux pas supporter de revoir le film de la soirée. La cape tombe, Muriel est nue devant ces hommes, elle est belle le sexe rasé, lisse. C’en est trop, je coupe, impossible de la regarder à nouveau sucer ces mecs, avant de se faire enculer par Julien.

Dernière vidéo de la liste, au bord de la piscine, ils sont nus tous les quatre. Ils doivent filmer à tour de rôle. Muriel passe de l’un à l’autre, les embrasse, je ne compte plus ses orgasmes. Solange jambes écartées reçoit l’hommage de Muriel tandis que son mari la sodomise… Elle se retourne, Julien lui lève les jambes pour s’enfoncer dans sa chatte. Technique du gros plan, rien n’est caché.

J’ai rangé l’ordi au fond d’un placard, voulant oublier ces images infâmes.

---o O o---

Les années ont passé, une association a hérité d’un bel ordinateur, je ne voulais rien garder, bien sûr avant j’avais pris soin de tout nettoyer et de reformater le disque dur, jamais trop prudent. Il ne restait aucun fichier, aucune trace de toute cette débauche. Vincent et Solange ne le savent pas, ils ne le sauront jamais, mon chantage et mes menaces tiennent toujours.

Les s ont grandi. Lola est maintenant en terminale, Nico termine le collège.

Il a fallu ce fichu accident le jour du bac…Muriel et moi, nous passons ensemble à l’hôpital chercher Nico, la nuit a été paisible, tout va bien.

Tandis que je discute avec Lola des épreuves de la journée, que Nico raconte son accident, Muriel prépare le repas… comme avant. Pour fêter le rétablissement de Nico, je sers l’apéritif… en attendant de déboucher le champagne pour fêter la réussite de Lola.

Après dîner, les s regagnent leur chambre, Nico est fatigué, Lola doit être en forme demain, dernier jour des épreuves.

Assis, nous discutons avec Muriel de tout et de rien. Sans nous en rendre compte nous revenons à cette soirée avec Julien, au choc quand je les ai trouvés endormis dans les bras l’un de l’autre. Elle a de la tendresse pour Julien, comme elle victime de Solange et de Vincent. Il l’a soutenue, persuadée de tout arrêter, mais trop tard. A force de confidence, ils s’étaient aimés une dernière fois, une première fois. Je ne lui en veux plus.

Elle sait que je vis seul, que je n’ai jamais pu la remplacer. Je lui parle de ce monsieur qui venait chez elle, elle sourit un peu gênée :
« - Les s t’ont dit.
« - Oui, c’est normal de vouloir refaire ta vie. Où en es-tu ?
« - Lucien était gentil, les s l’avaient adopté, mais je ne me voyais pas finir ma vie avec lui. Il a compris, il est parti.
« - Et depuis ?

Elle se trouble :
« - Ben … Tu m’as pardonné ?
« - Je n’y pense plus, à quoi bon. On est passé à autre chose chacun de notre côté.
« - C’est important pour moi de savoir, même si cela ne sert plus à rien. Tu m’en veux encore ?
« - D’avoir détruit notre famille, oui je t’en veux. Nous étions heureux.
« - Tu sais, cela n’avait rien à voir avec toi, je t’ai toujours aimé. Je m’en suis voulu de t’avoir fait de la peine, j’ai beaucoup regretté notre séparation.
« - Tu m’as tellement déçu, tu étais la femme parfaite, l’épouse parfaite.
« - Je ne suis pas parfaite, je ne suis qu’une femme, avec ses défauts, avec ses envies.

Songeuse :
« - Quand tu m’as quitté, tu ne m’aimais plus ?
« - Si je ne te t’avais pas aimé comme je t’aimais, je n’aurais pas autant souffert.
« - Et maintenant ?
« - … C’est du passé.

Elle se tait, j’ai cru qu’elle allait me dire quelque chose… mais non, elle ne dit rien, peut-être n’y a-t-il rien à dire.

Il est tard, je lui propose de rester dormir, elle rentrera demain chez nous, enfin chez elle.

Les deux chambres sont occupées par nos s, je lui laisse ma chambre, je dormirais sur le canapé dans le salon. Elle est gênée, mais accepte.
« - Tu trouveras un t-shirt dans l’armoire, pour la nuit.
« - Merci Pierre.
Elle me fait la bise, je la garde trop longtemps dans les bras.

Tandis que je m’installe sur le canapé, la porte de notre chambre se referme. Muriel m’a-t-elle dit toute la vérité sur sa vie, j’avais l’impression qu’elle n’osait pas me parler …

La porte s’ouvre, Muriel entre dans le salon sur la pointe des pieds, cela me rappelle notre dernière nuit. A-telle oublié quelque chose ?
Je n’ai pas le temps de le lui demander. Elle me prend par la main, et sans un mot me force à me lever :
- Eh ! Qu’est-ce que… ?
- Chuuut ! Viens.
Je la suis, et me retrouve sur mon lit.

La pénombre nous enveloppe, Muriel enlève son t-shirt, elle est nue. J’enlève le mien, elle baisse mon caleçon.

Comme dans un rêve, je la serre dans mes bras, elle ne bouge pas, moi non plus, pas un geste qui pourrait rompre le charme. Nos lèvres se retrouvent, nous nous embrassons. Je n’ose pas la caresser, elle non plus, ses mains derrière mon dos m’emprisonnent.

La mémoire du corps, rien n’est oublié. Nos corps se reconnaissent, ils se caressent, ses seins, son ventre, son pubis, ses cuisses. Elle doit bien sentir mon membre pressé contre son ventre. Je devine ses jambes qui s’écartent, sans un geste, les lèvres soudées, je la pénètre, lentement. Je jouis en elle, des jets puissants déclenchent un orgasme, petit cri au creux de mon oreille.

Elle me tient toujours serrée contre elle. D’habitude, quand nous étions mariés, après l’amour, elle fonçait dans la salle de bain, parfois je la rejoignais sous la douche. Cette fois elle ne bouge pas, moi non plus.

Blottis l’un contre l’autre, le sommeil nous gagne. Avant de m’endormir, je murmure « je t’aime », m’a-t-elle entendu ?

---o O o---

Je suis un lève-tôt. Muriel dort encore, comme tous les jours je prépare le petit déjeuner.

Lola est la première à me rejoindre, c’est le dernier jour du bac, je lui propose de l’accompagner, mais un copain doit passer la chercher, je reste discret. Son frère arrive, à moitié endormi, en traînant les pieds. Nous parlons peu, je fais des tartines qu’il engouffre comme s’il n’avait pas mangé depuis une semaine.

Revêtue de mon peignoir, les cheveux hirsutes, leur mère entre sans se rendre compte de la tête de ses s, un seul cri :
« - Maman.

Et me regardant :
« - Papa.

Muriel se rend compte de la situation, elle vient près de moi et dépose un baiser sur mes lèvres sous les yeux incrédules de Lola et de Nico. Je passe ma main autour de sa taille, et les regarde en souriant. Se remettant de leur surprise, ils nous sourient heureux, ils ont compris.

Son copain attend devant la porte, Lola se sauve « on croise les doigts ma chérie ». Nico, jamais pressé, traîne encore avant de partir au collège.

Dans la chambre, Muriel ne se gêne pas, nue elle va dans la salle de bain. Mes yeux sont attirés par son bras, la cicatrice est presque invisible. Elle suit mon regard :
« - Tu vois, le passé est effacé.

Dix minutes de voiture, je ramène Muriel chez elle. En nous quittant, elle me lance :
« - Tu raccompagnes les s demain soir, vers quelle heure ?
« - Non.
Étonnées :
« - Comment ça, tu les gardes encore cette semaine ?
.
« - Non. Prépare une valise, je viens te chercher ce soir.

Elle me fixe, semble ne pas croire ce qu’elle vient d’entendre. Mon sourire confirme … Elle me saute au cou, nous nous embrassons, un long baiser…

Et alors que coulent les larmes de joie de Muriel le long de ma joue, les paroles de mon père me reviennent en mémoire :
« Il ne faut jamais dire jamais ».

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